Valérie GAVARET
Sophrologue à Fontainebleau

Je pandicule, tu pandicules, nous pandiculons...

06/10/2022

Je pandicule, tu pandicules, nous pandiculons...

Pandiculer est un verbe un peu délaissé qui vient du latin pandere et signifie étendre, déployer.  C’est un phénomène que nous connaissons assez bien : c’est ce besoin de nous étirer, accompagné d’un bâillement,  qui nous saisit au réveil ou après une longue période d’immobilité. Comment ça, vous ne vous étirez pas ?! Eh bien demandez à votre chat ou votre chien. Ce sont des pro de la pandiculation. 

La pandiculation consiste en un étirement bien spécifique de tout le corps, suivi d’un relâchement de cette mise en tension. Cela consiste à étirer les bras, généralement vers le haut, pendant que les jambes s’étendent dans la direction opposée. Le dos se creuse, la tête a tendance à partir en arrière, ça tire délicieusement la peau du ventre. Nous éprouvons parfois le besoin de nous tortiller un peu pour aller un poil plus loin dans ce déploiement de notre corps et en même temps, nous percevons suffisamment ce qui s’y passe pour éviter d’aller vers une contraction excessive.
Et c’est là le point intéressant, avec la pandiculation : c’est un mouvement instinctif qui correspond à un besoin physiologique et en même temps, nous pouvons en faire un moyen choisi d’entrer en relation fine avec notre corps. Ce double mouvement de tension-relâchement est un moment de connexion intéroceptive qui permet à nos muscles – et plus généralement à tous nos tissus mous -  de nous informer de leur état du moment. En d’autres termes, cela stimule la capacité de notre corps à faire remonter des infos vers notre moelle épinière puis notre encéphale.  Si ce phénomène a pour but premier de réveiller les muscles engourdis par l’immobilité, de les préparer au mouvement, cela constitue également une façon de prévenir le cerveau de ce retour à l’action. En d’autres termes, cela délasse et cela réveille simultanément. Coup double !
Le truc, c’est que ce n’est pas prévu pour être un phénomène conscient à tous les coups. Ce sera de toutes façons profitable mais cela n’améliorera pas forcément notre conscience corporelle . Par exemple, que nous y prêtions attention ou pas, la pandiculation permet d’activer un peu plus la circulation sanguine et lymphatique. Ceci dit, il est possible dans faire une pratique intentionnelle, facile à intégrer dans notre vie de tous les jours et aux multiples bénéfices. 


Comment en faire un moment de présence à soi ?
Commencer par choisir, mentalement, l’intention avec laquelle vous allez pratiquer : réveillez votre corps ? Délasser vos muscles ? Retrouver un niveau d’énergie juste ? A vous de voir. Cela prend quelques secondes tout au plus et cela favorise l’orientation active de votre attention.
Vous pouvez pandiculer allongé.e, assis.e et même debout
- En position assise, allongez bras et jambes dans les directions opposées.
- Debout, allongez les bras vers le ciel pendant que vos pieds pressent sur le sol.
• Laissez votre corps vous indiquer ce qui est le mieux pour vous, à ce moment précis. Si c’est de procéder pieds flexes ou en les allongeant jusqu’au bout des orteils ; mains déployées, flexes au poignet, poings fermés ou doigts crochetés. Laissez aussi votre dos s’arquer dans la mesure de ce qui lui est confortable.

Et si vous êtes dans l'incapacité de lever les bras au dessus de votre tête, suivez là encore les suggestions de votre corps : étendez par exemple les bras à hauteur de vos épaules et faites comme si vous poussiez les murs, ou allongez les bras devant vous. 
• Choisissez le schéma respiratoire qui va accompagner cette pandiculation
- Vous pouvez choisir de synchroniser ce mouvement avec un schéma respiratoire propre à la sophrologie.  Cette synchronisation est synthétisée dans l’acronyme IRTER : Inspiration / Rétention + Tension / Expiration + Relâchement. Inspirez par le nez (et préparez vos bras au dessus de vos épaules). Retenez votre souffle et  mettez tout votre corps en Tension en le déployant au maximum confortable. Puis quand c’est suffisant pour vous, Expirez par la bouche et Relâchez cette mise en tension. A la fin, laissez votre respiration revenir à ses modalités autonomes.
- Ou vous pouvez choisir de laisser votre respiration se débrouiller – elle sait faire. Il se pourrait bien que vous constatiez alors des similitudes entre cette synchronisation spontanée et la respiration sophrologique décrite plus haut. Ce n’est pas un hasard : le fondateur de la méthode était médecin et connaissait ces phénomènes physiologiques.
- Dans tous les cas, s’il vous vient l’envie de bailler, surtout baillez en grand, à gorge déployée, à vous en décrocher la mâchoire ! Cela détend et en plus, ce bâillement a la particularité de booster légèrement la circulation de notre liquide céphalo-rachidien
Après chaque pandiculation, laissez quelques secondes au relâchement pour se diffuser dans tout votre corps et pendant ce temps, restez attentif/attentive aux sensations que cela éveille en vous. Observer votre nouvel état. Ce temps permettra à votre cerveau d’intégrer ces nouvelles informations sensorielles et de mémoriser la nouvelle disponibilité de vos muscles.
La pandiculation s'avère donc facile à mettre en œuvre dans la vie personnelle, au travail, à l'entraînement afin de s'offrir un genre de reset. Elle nécessite peu de temps, n'implique aucun accessoire ni lieu d'exercice particuliers. Il est fort à parier qu'elle n'éveillera même pas la curiosité de votre entourage. Avouez que ce serait dommage de délaisser ce dispositif naturel si ingénieux. Puisque notre nature de mammifère nous y invite, pourquoi nous en priver ?

Valérie Gavaret - Sophrologie & formation

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