Valérie GAVARET
Sophrologue à Fontainebleau

A quoi sert de donner une intention aux exercices de sophrologie ?

22/08/2024

A quoi sert de donner une intention aux exercices de sophrologie ?

S’il y a un terme que vous allez entendre de la première à la dernière séance de votre parcours sophrologique, c’est bien ‘intention’. C’est même un incontournable de la méthode : chaque technique sophrologique se pratique avec une intention définie. On ne pratique jamais à vide. On ne pratique pas les techniques sophrologiques pour elles-mêmes. Elles sont des moyens, des révélateurs.

Commençons par une clarification : une intention, c’est un « mouvement intérieur par lequel une personne se propose, plus ou moins consciemment et plus ou moins fermement, d'atteindre ou d'essayer d'atteindre un but déterminé, indépendamment de sa réalisation, qui peut être incertaine… »[1] Un objectif, lui, constitue le « but déterminé d'une action »[2]. En résumé, l’objectif est le but que l’on vise; l’intention – plus précisément l’ensemble de nos intentions - est le mouvement intérieur qui nous en rapproche progressivement et nous permet de l’atteindre.

Et ce mouvement intérieur, ce mouvement de notre conscience donc, est mouvement vers… Pas seulement en sophrologie. Dans tous les domaines, même les plus quotidiens : si je vous dis « j’ai l’intention » et que je m’arrête là…

Qu’elle est votre réaction ?

Oui , bien sûr ! Il vous vient l’envie de me demander : « l’intention de quoi ?! »

Précisément, toute intention est intention de... Même l’intention de ne pas faire, de ne rien faire est intention de… Un mouvement s’opère, de notre conscience vers une expérience dans le monde extérieur.

Donner une intention à une pratique consiste donc en un processus d’orientation active de l'attention : les techniques de relaxation/activation dynamique, comme celles d'imagerie mentale, que vous allez utiliser en sophrologie sont des outils assez polyvalents : vous allez les mettre en œuvre pour... quoi, précisément ? Avec quelle intention ? En d'autres termes, quelles ressources, quelles capacités souhaitez-vous activer ?

 

Je vous propose quelques repères pour vous aider à formuler vos intentions, en sophrologie et en d’autres lieux si l’expérience vous en dit :

 

  1. Optez pour une formulation affirmative et positive. Nulle pensée magique ici. L’enjeu est très pragmatique. Imaginez un groupe d’enfants à qui l’on demande de ne pas crier – ou même, formulation affirmative qui ne change rien à l’affaire, d’arrêter de crier - cela ne leur dit pas ce qu’ils doivent ou peuvent faire à la place. Doivent-ils se taire ? Peuvent-ils parler à un volume sonore modéré ? Peuvent-ils s’exprimer à condition de chuchoter ? Ils n’en savent rien. [Ne pas + crier] demande à leur cerveau de traiter deux unités d’informations qui, en plus, ne les éclairent pas sur ce qu’ils peuvent ou doivent faire concrètement. Beaucoup de ressources mentales recrutées pour un résultat hasardeux. Eh bien nous sommes toutes et tous ces enfants, quand nous nous donnons des intentions négatives. Elles ne nous permettent pas d’orienter nos ressources cognitives vers un but précis. Veillez donc soigneusement à cet aspect de votre pratique autonome.
  2. Faites court, concis. Les formulations à rallonge sont plus difficiles à garder à l'esprit sans effort, surtout pendant les temps de pratique. De plus, elles sont susceptibles de receler des intentions à tiroir, autant dire plusieurs intentions dans ce qui prétend n'en être qu'une. Cette pratique est contre-productive. Dispersion mentale garantie ! Exemple : plutôt que ‘Booster une ressource de réussite pour renforcer ma confiance en moi’, ‘réveiller un souvenir de réussite’ ou ‘réveiller une ressource de confiance en moi.’ 
  3. Vous allez utiliser les techniques sophrologiques afin d'améliorer quelque chose de nature à vous permettre d’atteindre votre objectif. Cette intention ne reflète donc pas un état acquis mais un processus. Il est donc important de faire reposer vos intentions de pratique sur un verbe d'action. Exemple : plutôt que ‘Être plus solide sur mes appuis ’, ‘prendre conscience de mes appuis’ ou ‘améliorer mes appuis’ ou encore ‘renforcer la solidité de mes appuis’. Vous verrez bien, au terme de la pratique, ce que vous percevez, ce que cela a modifié - ou pas - et surtout, combien de temps cet état de corps persiste, avant d’être durablement intégré. Ainsi, vous ne présumez pas du résultat. Au contraire, vous intégrer tranquillement le fait que tout ne soit pas tout cuit du premier coup. Et ça, c’est un antidote précieux au découragement!
  4. Les exercices de relaxation/activation dynamique requièrent une précaution que les techniques statiques ne nécessitent pas :  il est impératif de formuler une intention de pratique qui concorde avec les gestes et/ou mouvements réalisés pendant l’exercices. Sans cette précaution, vous aurez comme une impression de dissonance. entre votre mental et votre corps. Dans ce cas, c'est votre corps qui a raison puisque c'est lui qui, à travers le mouvement, incarne l'intention première de l'exercice.

 

Vous l’avez compris, poser vos intentions demande que vous y consacriez un peu de temps. Un petit investissement en temps pour de grand effets en termes de sens donné à votre parcours sophrologique et en termes d’autonomie : vous savez faire pour vous-même, par vous-même et pouvez échanger à ce propos avec votre sophrologue, en pratiquant.e éclairé.e. Réfléchissez donc à ce que vous avez besoin d'activer afin atteindre votre objectif, progressivement, comme on construit un édifice : brique après brique, étape par étape, avec patience et méthode. A force de répétition consciente, intentionnelle, cela vous deviendra de plus en plus facile. Puis un jour, mobiliser cette ressource vous sera devenu facile. Bon entraînement !



[1] CNRTL. https://www.cnrtl.fr/lexicographie/intention

[2] CNRTL. https://www.cnrtl.fr/definition/objectif

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